14 de Jean Echenoz
Peut-on encore écrire sur la guerre 14/18 ? Si tout semble avoir déjà été dit et écrit, Jean Echenoz nous en offre un condensé magistral.
On retrouve dans ce récit toute l’horreur de la guerre, de la douleur des familles laissant leurs enfants partir droit vers la mort, des descriptifs insoutenables des combats dans les tranchées, au retour des soldats estropiés que la guerre a rendu fous, sans compter tous les autres acteurs du décor : les rats qui vous dévorent la nuit, les poux qui envahissent les chevelures, les bœufs qu’on découpe vivants parce qu’on a faim… 91 pages où tout est dit d’une guerre absurde, qu’Echenoz dépeint de son écriture clinique qui ne laisse pas la place à l’interprétation. Ce fut une boucherie. Un point c’est tout.
“Ensuite, en essayant chaque jour de tuer un maximum de ceux d'en face et de gagner un minimum requis de mètres au gré du commandement, c'est là qu'on s'est enfouis.”