Le jeune homme d’Annie Ernaux
Cette courte nouvelle se lit en 20 minutes. 20 minutes pour raconter la relation d’amour entre un jeune étudiant et une femme d’une cinquantaine d’années. Le jeune homme est le miroir de la jeunesse de la femme, la femme est le miroir de l’avenir du jeune homme. Une réflexion sur le temps, l’âge qu’on se donne, l’âge qu’on renvoie. L’âge est une abstraction. On a tous les âges.
“Les dimanches après-midi où il bruinait, nous restions sous la couette, finissant par nous endormir ou somnoler. De la rue silencieuse s’élevaient les voix de rares passants, souvent des étrangers d’un foyer d’accueil voisin. Je me re-sentais alors, à Y., enfant, quand je lisais près de ma mère endormie de fatigue, tout habillée sur son lit, le dimanche après manger, le commerce fermé. Je n’avais plus d’âge et je dérivais d’un temps à un autre dans une semi-conscience.”