Petit traité sur l’immensité du monde de Sylvain Tesson
Un hymne au voyage, aux grands espaces et à la vie en pleine nature. Une ode à la solitude choisie, loin de la grisaille et de la laideur des villes.
Sylvain Tesson a le pouvoir de nous catapulter loin, très loin. Dans ce récit court, on l’accompagne dans ses nuits en haut des cathédrales, dans ses traversées à travers les steppes sauvages de la Russie lointaine, dans son hamac perché en haut des cimes, dans sa cabane au bord du lac Baïkal.
A mi-chemin entre le carnet de souvenirs et le précis à l’usage du bon voyageur, il nous partage sa vision toute romantique d’un retour à une vie en pleine nature faite de simplicité et d’émerveillement quotidien.
Il y a évidemment quelques règles pour rendre cette errance supportable dans la durée: la recherche de la beauté où qu’on aille, et où qu’on pose son bivouac , toujours chercher le coin qui s’illuminera à l’aube du lendemain. Se laisser aller à observer le temps qui passe mais tout de même rythmer sa journée avec quelques routines: le matin consacré à l’étude et à la lecture, l’après-midi à l’observation de la nature, à la cueillette et à la pêche. Si la solitude est choisie, elle n’exclue pas néanmoins quelques rencontres ponctuelles; mais aussi des compagnons du quotidien: les livres, le cigare et l’alcool.
On referme le livre avec la furieuse envie d’aller chevaucher les steppes de Mongolie.
“ En Mongolie, au Kazakhstan, dans les plaines écrasées sous le ciel, cette course-poursuite avec le fond de l’horizon peut durer des jours entiers. Le voyageur n’éprouvera pas de satisfaction supérieure à la contemplation du centimètre parcouru sur la carte au terme de l’étape. Il sera si riche de temps qu’il ne craindra pas l’immensité : la patience finit toujours par triompher des kilomètres. A-t-on déjà vu un nomade pressé ? Les nomades vont à petits pas. Pas un seul horizon qui n’ait capitulé devant leur acharnement.“