La cuisinière des Kennedy de Valérie Paturaud
Comment une petite orpheline devient la cuisinière des plus grands ?
En ouvrant le livre, on craint le déjà vu. Sur les Kennedy tout a été dit, redit, re redit. Mais ce n’est pas des Kennedy dont il s’agit. La star c’est Andrée, une orpheline recueillie par une famille modeste du Sud de la France, qui au fil de ses années de travail est devenue une cuisinière hors pair. Une femme qui cuisine pour faire plaisir, pour soigner, pour nourrir — à l’image de cette mère qu’elle n’a pas eue.
Dans une écriture incroyablement vivante, l’auteur dresse le portrait de cette femme au courage, à la curiosité et à la générosité débordante. Les personnalités pour lesquelles elle a travaillé (Albert Camus, les Lumiere, les Kennedy…) sont en arrière plan du récit: ils sont à la salle à manger tandis qu’on se délecte en cuisine avec Andrée. Le récit sent bon l’huile d’olive, le romarin, l’amande…
Il y a bien quelques anecdotes croustillantes des dîners mondains avec de Gaulle ou des déboires tragiques de la famille Kennedy mais on revient toujours sur Andrée, petite provençale qui se retrouve à déambuler dans les énormes supermarchés de la banlieue de Boston sans piper un mot d’anglais.
Une lecture solaire à savourer comme une tarte tiède aux abricots.
´Bonsoir madame, entrez vite, je me présente : Albert Camus’. M. Albert demande un jour à parcourir le cahier à la couverture tachée. Il trouve les listes d’ingrédients imagées, les notes ajoutées en coin de page et les noms enchanteurs de certains plats, emplis de poésie : la rôtie de grives de la paillette, le gratin de courge soleil, la caillette aux herbes, le boudin Richelieu, le relief d’ortolan et autres escargots Margot…